Le neuroscientifique de Princeton Uri Hasson, nous apprend que certaines parties du cerveau ne sont activées que lorsque l’on nous raconte une histoire. L’auditeur s’approprie ainsi le récit en le transformant selon sa propre expérience. Une histoire, bien racontée, crée une connexion entre le narrateur, l’auditeur et le récit lui-même. Ces connexions, en renforçant les liens de la confiance avec le narrateur, suscitent chez l’auditeur des analogies, des affinités, avec ses propres visions, croyances et expériences. Ce dernier est alors capable de s’approprier pleinement l’histoire en lui donnant tout son sens. Le plaisir qui en découle favorise la motivation, l’attention et la mémorisation.
En effet, les scientifiques ont découvert que des produits chimiques comme le cortisol, l’ocytocine et la dopamine sont libérés dans le cerveau quand on nous raconte une histoire.
Les travaux de recherche en neurosciences les plus récents prouvent que la dopamine est à l’origine de l’apprentissage et donc que les activités qui augmentent la dopamine favorisent l’attention et la mémorisation.
On sait également que la bonne humeur augmente la diffusion de dopamine dans le cortex préfrontal, siège de différentes fonctions cognitives comme le langage, la mémoire et le raisonnement.
On peut donc en conclure que grâce à la libération de dopamine, un état émotionnel agréable et/ou positif améliore significativement la motivation, l’attention et donc l’apprentissage.
L’enjeu des formations est donc de mettre les apprenants dans un état émotionnel positif, source de production de dopamine, en invitant plaisir et divertissement dans les parcours pédagogiques.
Et quoi de mieux que le cinéma pour répondre à un tel enjeux ?!
Le cinéma comme exemple ultime de l'apprentissage par le récit
Les bonnes histoires cinématographiques ont d’abord un effet intemporel. Il est difficile par exemple de ne pas être emporté à tout âge par l’effet « feel good » de Retour vers le Futur, de ne pas être émerveillé par la découverte de l’univers aquatique du Monde de Nemo ou encore de traverser l’histoire aux côtés de Forrest Gump.
Andrew Stanton, réalisateur de Nemo et Wall-e affirme que "Quand elle est provoquée, la sensation de se sentir vivant par le storytelling nous atteint presque à un niveau cellulaire."
Le cinéaste Steven Spielberg en bon raconteur d’histoires a d’ailleurs exercé une influence majeure dans l’inconscient collectif.
Si le public a été enchanté par E.T, ce film féérique sur l’enfance, d’autres spectateurs se souviendront longtemps avoir mis quelques années avant de retourner se baigner sur les plages, suite au visionnage de ses Dents de la Mer… et en sont toujours réticents.
Les histoires ont le pouvoir non-négligeable d’engendrer des phénomènes culturels, tels ceux constatés avec des sagas comme Star Wars ou de nombreux spectateurs ont vécu leur découverte de cet univers comme une religion, ou encore Game of Thrones, avec lequel l’auteur créer un monde de fantasy à hauteur d’hommes et ou les vastes manigances et stratagèmes politiques sont légions. De nombreuses personnalités politiques s’en avoue d’ailleurs fan, comme par exemple Barack Obama.
Les productions Pixar ont bâti leur réputation sur des histoires accessibles à tous, qui traversent les générations. Leur façon unique de les raconter impacte à la fois l'expérience vécue et la réflexion qu’elle engendre.
Quel spectateur n’a pas été intrigué et bouleversé par la simple histoire de jouets (Toy Story) doté d’une conscience, et les crises existentielles qu’ils traversent au long de quatre long-métrages mûrement réfléchis? Une série de films qui poussent aussi à la réflexion sans oublier de proposer un divertissement qui éblouit à chaque projection.
Avec Monstres et Cie, l’équipe de Pixar décide de parler plus intimement de ce qui fait l'expérience humaine.
En présentant des monstres ayant peur des humains, ils permettent aux enfants d’affronter leur peurs du noir et à leur parent de dormir plus tranquillement.
La plupart des familles se sont pleinement reconnues dans celle des Indestructibles en leur redonnant le (super)pouvoir d’affronter le quotidien ensemble.
Tandis que le film Vice-Versa met en scène directement nos émotions face à des situations vécues par tous.
Une mise en abyme intelligente, appelant vivement et de manière ludique à l’identification.
Le récit comme source d'inspiration
Les histoires sont aussi source constante d’inspiration :
En effet combien de vocations ont été suscitées après avoir vu un film ou une série ?
On sait que de nombreuses personnes, impressionnées par la découverte des dinosaures de Jurassic Park, ont été immédiatement séduites par l’idée de devenir paléontologue. D’autres, conquises par l’histoire de Billy Elliot, se sont reconverties en danseurs professionnels.
Il est de même avéré que le nombre d’apprentis chefs cuisiniers a augmenté après la sortie de Ratatouille ! On peut enfin citer le choc Interstellar, qui a inspiré de nombreux astronautes et ingénieurs en herbe.
Le phénomène Titanic prouve aussi qu’une expérience cinématographique forte (ici une romance sur fond de catastrophe véritable) peut durablement secouer un nombre considérable de personnes.
Au point qu’elle les ait poussés à se passionner pour l’Histoire avec un grand H, en provoquant chez eux l’envie d’en savoir plus sur les personnages ayant réellement existé, mais aussi de se renseigner sur les mécanismes de ce bateau réputé insubmersible et la véritable cause de son naufrage.
On en déduit bien qu’une histoire réussie avec un univers singulier et identifiable peut initier chez le spectateur une envie d'apprentissage. En créant chez lui -par l'émerveillement qu’elle procure- une envie de découverte, les informations restent ancrées plus durablement dans le cerveau. Les séries sont aussi vecteurs idéales de cet effet puisque que, grâce à la longueur étendue de ce format, le spectateur s’identifie plus fortement aux personnages qui composent le récit. Et le public de ces shows télévisuelles de découvrir des formules scientifiques clés avec la bande de colocataires de Big Bang Theory, d’explorer les conquêtes vikings avec la série éponyme ou encore de s’ouvrir à la vie des souverains du Royaume-Unis avec The Crown...
Le récit est donc un facteur clé dans le succès de l'apprentissage. C'est pourquoi nous avons fait du récit et du storytelling un des pilier du Twisted Learning, notre méthode de formation d'un nouveau genre. Pour en savoir plus, cliquez ICI