Reconnaître ses erreurs : bonne ou mauvaise idée ?

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Un manager ne fait pas d’erreur… Ah bon ?

Dans l‘inconscient collectif, la valeur professionnelle d’un salarié est liée à la position qu’il occupe dans l’échelle hiérarchique. Autrement dit, plus on serait haut placé dans la hiérarchie, plus on aurait de valeur aux yeux de l’entreprise. N’oublions pas le célèbre dicton latin : “errare humanum est” (l’erreur est humaine).

De plus, dans la croyance collective, celui qui est bon, c’est celui qui ne fait pas d’erreur.

Si l’on tire la ficelle de ce raisonnement, sous prétexte qu’il est haut placé, le manager ne devrait pas commettre d’erreur.

Vous y croyez vraiment vous ? Franchement, est-ce que c’est une position humainement tenable ?

Car avant d’être un nom dans l’organigramme, le manager est une personne humaine - et non un robot.

N’oublions pas le célèbre dicton latin : “errare humanum est” (l’erreur est humaine).

Errare humanum est…

Comme tout humain, il arrive au manager de commettre des erreurs - et ce d’autant plus que son quotidien consiste à prendre des décisions dans un contexte de forte incertitude. Mettons-nous à sa place : Qui vais-je autoriser à prendre le pont du 1er mai cette année ? Comment organiser le télétravail avec toute l’équipe ? Comment faire un feedback sans blesser l’autre même si je dois dire des choses pas très agréables ? Qui vais-je augmenter cette année, ils le méritent tous mais mon budget est minuscule ? A qui dois-je donner le nouveau poste de manager : au plus méritant, au plus compétent, à une femme ?....

On le sait, le management est tout sauf une science exacte : souvent, il n’y a pas un seul bon choix versus des erreurs, comme dans un QCM de maths.

Le manager doit prendre des décisions pour avancer (c’est même son rôle). Et parfois, il arrive qu’a posteriori, il s’aperçoive qu’il n’a pas pris la bonne décision pour l’entreprise à l’instant t.

Que faire alors ?

Le choix le plus tentant serait de ne pas reconnaître son erreur. Cette solution offre plusieurs avantages : le manager évite de perdre la face devant ses équipes, il en profite pour éprouver la loyauté des collaborateurs qui se dévouent pour couvrir son erreur. 

Mais n’est-ce pas le meilleur moyen de perdre la confiance de ses collaborateurs, et de construire un environnement professionnel toxique ?

L’autre option, peut-être moins intuitive au premier abord, serait de reconnaître son erreur… et d’échapper ainsi à la deuxième partie de l’expression latine.

…Perseverare diabolicum !

Si on ne retient souvent que la première partie de l’expression latine, sa deuxième partie est pourtant  tout aussi cruciale. 

Comme le précise l’adage, s’il est humain de se tromper, persévérer dans son erreur, c’est le propre du diable. Or, jusqu’à preuve du contraire, le manager n’est pas censé incarner une créature diabolique. 

Tentons une expérience : et si, au lieu de blâmer le manager à chaque fois qu’il se trompe, de faire peser sur ses épaules une pression inhumaine, on changeait de perspective ? Et si on voyait plutôt le manager comme celui qui a osé faire des erreurs et a su montrer aux autres sa vulnérabilité, génératrice de confiance ? 

N’est-ce pas cela finalement qui définit un véritable leader ? A méditer…