La fable des sujets devenus apprenants

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C’est l’histoire du Royaume de la Systématisation : là où tous les sujets de ce royaume systématisent de façon quasi systématique tous les process, les méthodes, les sujets, les logiques, etc.

Dans ce royaume de la Systématisation habitent deux conseillers du roi : le Ministre des Ressources Humaines et le Capitaine de la Formation. Leur quotidien est orienté autour de la systématisation des sujets.

Vous me direz peut-être : « voulez-vous parler des sujets ‘personnes’ ou des sujets que l’on aborde ? ». Dans cette histoire, nous ne faisons pas de distinction entre une personne et un sujet de conversation. En effet, les personnes sont vues comme un Capital Humain : ils peuvent être un bon retour sur investissement ou un mauvais retour sur investissement.

Un jour, le conseiller du roi Capitaine de la Formation a eu une idée brillante sur un sujet. Il se dit « puisque le Capital Humain doit devenir un bon retour sur investissement, nous pouvons les former à être ce que nous désirons qu’ils soient ». Le Roi accéda favorablement à cette proposition et mis à sa disposition les moyens nécessaires.

Après des mois et des mois de labeur, le Capitaine de la Formation proposa la formation aux sujets. Les sujets n’eurent aucun choix que celui de se soumettre à la formation pour éviter les foudres du Roi. Or, cela n’eut pas le résultat escompté. A la place de développer les compétences des sujets, ceux-ci perdirent confiance en leurs compétences. Ils se voyaient obligés d’être formés à tous les sujets de comportement et de techniques et n’eurent plus le temps de développer leur créativité. L’atmosphère au Royaume devint terne et morose.

Un marchand passait par là, comme à son habitude et se rendit compte de la morosité ambiante au Royaume de la systématisation. Il venait d’un autre Royaume très joyeux où la Systématisation n’existait pas. Il fit remarquer quelque chose de très amusant : chaque sujet était considéré pour sa particularité, il portait un prénom et avait même des compétences particulières.

Le marchand proposa au Capitaine de la Formation d’essayer de désystématiser la formation et de s’adapter à chaque sujet selon son individualité. Le Capitaine de la Formation trouva l’idée très saugrenue, cela empêcherait probablement le Royaume de prospérer. Toutefois, voyant le Royaume tomber en décrépitude, le Roi ayant mis sa tête à prix étant donné l’échec des formations proposées, il s’agissait de sa dernière chance.


Se disant qu’il n’avait plus rien à perdre : il demanda une audience auprès du Ministre des Ressources Humaines pour expliquer son projet d’individualiser la formation. Le Ministre des Ressources Humaines n’accepta guerre l’idée. Créer une formation par personne pouvait faire renaître la créativité mais mettrait inévitablement le Royaume en faillite.

Ce dernier avait alors une idée : si pour pouvoir aborder les sujets de formation, on parlait aux sujets d’histoires au lieu de les forcer à adopter des théories. Au lieu de dire quels comportement un manager devrait adopter, le royaume pourrait illustrer des histoires de manager ; ou encore, au lieu de théoriser autour de notions, il serait utile de rendre les formations ludiques.


Le Capitaine de la Formation proposa d’appeler cette méthode le “Twisted Learning”. Une méthode innovante dont l’objectif était de faire progresser les apprenants en mettant à leur disposition des formations qui suivent l’approche narrative. Ce fut l'œuvre de la réflexion du Ministre et du Capitaine. Les sujets devinrent alors des apprenants, leur créativité était revenue et leur envie d’apprendre également !

Et, pour fêter cette réussite, le royaume de la Systématisation devint le royaume de la Systémique : là où assurément chaque apprenant était considéré comme un élément à part entière du système.