Cher Journal Secret,
Lundi matin, le boss, la RH et le petit prince (le DAF), sont venus chez moi pour me serrer la pince… J’observe leur air très affirmé et déterminé et je me dis « Lulu, ça ne sent pas bon cette histoire ». J’étais tombée juste !
Le boss, la RH et Jean-Louis étaient venus me dire qu’en tant que manager, j’avais un rôle important auprès de mes équipes… Une transformation allait avoir lieu et je devais la porter auprès de mes équipes pour leur donner l’envie de suivre ce changement. L’entreprise Toujour voulait changer de cap et moi je devais les backer pour accompagner cette décision. Les arguments portaient sur la durabilité d’un nouveau produit pour le consommateur, qui nécessitait le changement de toute la production, des process, de la vision, enfin tout.
Mais moi, dans mon équipe, il y a Josiane qui est le dinosaure de l’entreprise Toujour et qui ne voudra jamais bouger le petit doigt. Il y a aussi Nabil qui prend tous les jours le même plat à la cantine, alors comment lui dire de revoir son poste en fonction de ce nouveau produit. Bref, j’avais envie de fuir ou alors de me décomposer : comment réagir ?
Un événement inattendu arriva : un quatrième membre de cette congrégation, qui était jusqu’alors caché, se présenta : « Bonjour, je m’appelle David et je suis manager de transition et je vais vous accompagner sur la gestion du changement ». Alors là, le management de transition, je n’y connaissais rien…
David me dit : « Il y a un travail de fond clé à faire pour pouvoir initier le changement. Voici quelques principes :
- Définir le sens du changement : établir pourquoi il faut changer et le faire connaître à tous pour obtenir leur adhésion ;
- Déterminer les bénéfices et résultats mesurables attendus lors de ce changement afin que les employés puissent mieux comprendre les répercussions de celui-ci ;
- Comprendre les besoins et les attentes individuellement et collectivement dans le cadre de ce changement ;
- Initier soi-même le changement : l’exemplarité permet de faire bouger les foules.
Telle une bonne fée, David disparu. Après avoir passé l’énorme phase d’appréhension du changement de Toujour, j’ai compris que me réapproprier le sens dans le sens des décisions de l’entreprise me permettait de redonner du sens à mon travail. Je savais pourquoi je faisais les choses et le cap que je devais garder pour arriver à bon port. Et tout cela, j’allais aussi pouvoir le partager avec mon équipe pour qu’à leur tour ils trouvent du sens, individuellement et collectivement, à ce changement.
Mais d’abord il fallait que je leur annonce ce changement !
Le partage de cette nouvelle était loin d’être une partie de plaisir au départ. Mais, en leur permettant de discuter de leurs propres appréhensions liées à ce changement, leurs craintes ont commencé à s’atténuer et petit à petit j’ai vu leur enthousiasme reprendre le dessus.
Lors de cette expérience, j’ai appris que le cerveau humain était programmé pour résister au changement, c’est un mécanisme de protection qui permet la préservation de l’espèce puisque l’on réagit face à un éventuel danger. Mais changer n’est pas un danger, changer c’est apprendre à se renouveler. Dans le cadre de l’entreprise, cela se réfléchit ensemble en adressant les difficultés liées à cette modification.
J’ai donc appris de ce lundi matin.
A bientôt pour de nouvelles aventures cher Journal,
Lulu